Les contraintes pesant sur les cadres d’analyse des relations internationales
Si le mode d’écriture de l’histoire a donné lieu au cours des dernières décennies à de nombreuses remises en cause, à des écoles différentes, à des déconstructions diverses, il tend aujourd’hui à revenir à des pratiques anciennes : un discours ou une écriture qui ne se remet pas en cause. Pour ce qui est de l’histoire des relations internationales, les modes d’écriture et les cadres théoriques n’ont pas beaucoup bougé ou ne se sont pas encore renouvelés. Alors que l’épistémologie de l’histoire interne des États et des sociétés a été considérablement développée, celle de la méthode narrative des relations internationales demeure semée d’embûches qui ne sont que peu ou pas débusquées, en dehors des approches marxistes traditionnelles où les relations internationales sont vues à travers le prisme de la théorie d’un centre capitaliste hégémonique et de périphéries sous-développées sous le contrôle du centre. Ces dernières ont d’ailleurs perdu une partie de leur pertinence par l’émergence de nouvelles puissances internationales dans les zones périphériques (Chine, Corée du Sud, Brésil, Taiwan, Singapore, Malaisie).
Par Georges Corm